Le palladium souffre du vertige, le platine plafonne

Il est un signe qui ne trompe pas : lors des opérations de démontage/dépeçage des véhicules, le pot catalytique est toujours soigneusement mis de côté, comme l’indique un récent article du journal Le Parisien. Et pour cause, cette pièce maîtresse recèle des matières premières qui se négocient à prix (plus que) d’or…C’est le cas du palladium, même s’il a perdu du terrain depuis ses récents sommets. 

Lundi 6 mai 2019, ce métal, qui entre dans le processus de fabrication des pots catalytiques des voitures à essence et permet de réduire la toxicité des gaz d'échappement, se traite à 1.363 $ l’once, contre un record à 1.614,88 $ le 21 mars. 

La hausse depuis le 1er janvier se réduit à 8%. La raison : des prises de bénéfices cumulées aux incessantes volte-face de Donald Trump sur le plan commercial et aux craintes de ralentissement des ventes automobiles, en particulier aux Etats-Unis et en Chine. Pour rappel, la Chine est, de loin, le premier marché au monde, avec 28 millions d’immatriculations l’an dernier, mais, depuis l’été 2018, la tendance s’est inversée : les ventes ont reculé pendant neuf mois consécutif de juillet 2018 à mars 2019. 

Un prix médian revu en hausse 

Face aux variations brusques du palladium, traders et spécialistes des matières premières ont ressorti leur calculatrice. Selon les 27 experts sondés par l’agence Reuters, le cours médian du palladium devrait s’établir à 1.350 $ cette année, soit son plus haut niveau historique, avant une décrue à 1.275 $ en 2020. Deux estimations qui sont en hausse par rapport aux précédentes prévisions de prix, qui étaient de 1.200 $ pour 2019 et 1.150 $ pour 2020.

Les fondamentaux du palladium restent solides et le marché désespérément déficitaire. Consultants Metals Focus prévoit un déficit de 789.000 onces cette année et d’une taille relativement similaire au cours des prochaines années. 

Le platine reprend des couleurs depuis mars

De son côté, le platine s’est éloigné de ses plus bas de l’année, touchés à 779,84 $, le 14 février, mais il peine à franchir le seuil des 900 $ l’once malgré les menaces de grèves dans les compagnies minières d’Afrique du Sud. Il cote actuellement 861 $.

A en croire les analystes, le cours médian du platine, que l’on retrouve dans les pots catalytiques de moteur des véhicules diesel, devrait se situer à 865 $ l’once cette année, sa médiane la plus basse depuis 2004, avant une remontée à 925 $ en 2020. Là encore, ces données sont en hausse par rapport aux précédents sondages, qui faisaient état de prix médians de 856 $ et 900 $ respectivement.

A l’inverse du palladium, le marché du platine reste excédentaire et la demande demeure ténue en raison des enjeux environnementaux et de l’impossibilité, pour l’heure, de le substituer au palladium. 

Enfin, le rhodium se traite à 2.950 $ l’once, selon les données fournies par le raffineur Johnson Matthey, soit 2,3 fois le prix de l’once d’or (1.281 $ sur le marché spot à Londres). 

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