Les tensions sur les matières premières et les importants mouvements spéculatifs qui ont accompagné les débuts du conflit ont fait décoller les prix des métaux précieux et semi-précieux. Ainsi a-t-on vu, par exemple, le cours du nickel augmenter de 250 % en 48 heures.
Pour ce qui concerne les platinoïdes, ce groupe de métaux indispensables à la production de pots catalytiques, le palladium était coté 2477 $ à la veille de l’invasion, après plusieurs semaines de tensions géopolitiques qui s’étaient traduites par une appréciation du cours de près de 55 % depuis le 1er janvier. Pendant les 11 jours qui ont suivi, les prix ont connu une envolée sans précédent, franchissant successivement la barre des 2600 dollars l’once (le 1/03), celle des 2800 $ (le 3/03), puis des 3000 $ (le 4/03), pour finalement atteindre un sommet historique de 3435 $ le 7 mars. Depuis, les prix ont amorcé un mouvement de recul, tout en se maintenant à un niveau très élevé, avec 2808 $ à la clôture le 11.
Le cours du platine, fortement corrélé à celui de l’or qui joue plus que jamais son rôle de valeur refuge, a emprunté une courbe comparable à celle du palladium, mais avec une amplitude bien moindre. Engagé lui aussi dans une tendance à la hausse depuis décembre, il s’échangeait à 1040 $ le 28/02, et jusqu’à 1182 $ l’once le 8/03, retrouvant son niveau de juin 2021.
Le palladium russe épargné par les sanctions, mais touché par d’importants problèmes logistiques
Alors qu’à l’échelle macroéconomique plane le spectre de la stagflation, il est probable que les marchés des matières premières restent très volatils et que de nouveaux records soient battus dans les semaines à venir.
D’autant que, si les sanctions occidentales (dépendance oblige !) ont pour l’heure épargné la firme Norilsk Nickel, il n’est pas dit que le mastodonte sibérien, producteur de 40 % du palladium mondial, soit ménagé indéfiniment. Preuve que la menace a quelque consistance, Gabriele Randlshofer, qui dirige l’International Platinum Group Metals Association, prévenait ces derniers jours : « Si des sanctions interviennent et que ce palladium n’est plus accessible, on pourra s’attendre à des perturbations globales. » Des perturbations qui affecteront en premier lieu l’industrie automobile et la production de pots catalytiques.
Mais pour l’heure, ce sont les mesures de rétorsion déjà en vigueur qui fragilisent les échanges. Le palladium, en effet, était jusqu’à présent acheminé par avion. Or la décision de l’Union européenne de fermer son espace aérien aux appareils en provenance de Russie déstabilise considérablement les chaînes logistiques. À terme, de nouveaux modes de transport pourront certainement se substituer à l’avion, mais, en attendant, les industriels doivent, dans un contexte de forte demande, se satisfaire des stocks disponibles.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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