Le platine, après des semaines mouvementées, a connu une fin de mois de novembre relativement stable (938 $ l’once, le 22/11, et 940 $, le 29/11). Début décembre, il est repassé, comme un mois plus tôt, sous la barre des 900 $ (à 892 $ le 7/12). Mais la sortie de route a été de courte durée, puisque la tendance est repartie à la hausse : 922 $ le 11/12 et 945 $ le 15/12. Il faut remonter au 22 septembre pour retrouver l’once de platine à ces niveaux.
Le palladium, quant à lui, semblait poursuivre son année noire. Depuis novembre 2022, son prix n’a pas cessé, mois après mois, de décliner. Le 5 décembre dernier, un nouveau record historique était atteint, l’once chutant à 938 $. Mais dans la foulée, le prix du palladium a connu un net sursaut, le plus vigoureux depuis mars 2020. Entre les 8 et 15/12, en effet, il s’est apprécié de 230 $ (à 1178 $ le 15/12), soit un rebond de 24 % en l’espace de quatre séances.
Cela est dû principalement à l’annonce faite par le gouvernement britannique d’appliquer de nouvelles sanctions contre les métaux importés de Russie. Bien que le palladium ne soit pas directement concerné par ces mesures, la vague d’inquiétude a suffi à déstabiliser les marchés.
Un futur pour le palladium ?
Quelques jours plus tôt, le géant Nornickel, entreprise russe qui extrait à elle seule plus de 40 % du palladium mondial, rendait public un projet, mené en partenariat avec des clients chinois, qui vise à donner au palladium de nouveaux débouchés industriels. Le métal, en effet, massivement affecté à la fabrication de pots catalytiques, subit de plein fouet l’électrification des mobilités.
Le responsable de l’innovation, Dmitry Izotov, expliquait au micro de Reuters, à l’occasion de la COP28 à Dubaï, que les recherches en cours portent sur la mise au point de catalyseurs à hydrogène basés sur le palladium, ainsi que sur des applications dans les domaines de l’énergie solaire et de la chimie. Les résultats espérés sont très ambitieux : un accroissement de la demande annuelle de l’ordre de 1,3 million d’onces d’ici 2030. Autrement dit, 14 % de la production actuelle.
Le secteur minier réduit la voilure
En attendant que, peut-être bientôt, de nouveaux secteurs prennent le relais de l’industrie automobile, les perspectives restent moroses pour les platinoïdes et les principaux groupes miniers continuent par conséquent leurs politiques d’austérité.
Le 27 novembre, Jinchuan, grande entreprise chinoise, annonçait une diminution drastique de l’activité de ses mines de platine à Bakubung (Afrique du Sud), également marquées par de récents mouvements de grève. Le 29 novembre, Sibanye Stillwater dévoilait un plan de suppression de 287 emplois aux États-Unis. Le 7 décembre, c’est Anglo American qui déclarait vouloir étendre son plan de réduction d’effectifs et de fermeture de puits.
Comme le résume le World Platinum Investment Council dans un rapport publié le 15/12, « le déclin des prix des platinoïdes sur les 12 derniers mois est venu ébranler la soutenabilité économique de portions significatives de l’approvisionnement primaire ». Un ralentissement qui pourrait amener le secteur à se recentrer sur les mines les plus rentables et provoquer une diminution de la production mondiale de 1,3 million d’onces pour le platine et 1,2 million pour le palladium.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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