Publié le 31 janv. 2024

Platine et palladium : parité des cours, et après ?

Pour la première fois depuis plus de 6 ans, le platine et le palladium s’échangent à des prix comparables. Une parité qui devrait à terme avoir des répercussions sur la demande industrielle.

Le platine connaît un début d’année décevant. Le cours, qui avait enregistré dans les derniers jours de l’année ses meilleurs résultats du second semestre 2023 (à 999 $ l’once le 29/12), a vu ses gains évaporés dans les premières semaines de janvier. La baisse a été quasi continue : 950 $ le 5/01, 923 $ le 12/01 et jusqu’à 890 $ le 18/01. Dans les jours suivants, l’once de platine s’est stabilisée autour des 900 $ (905 $ le 25/01).

Même chose pour le palladium, qui n’en finit pas de se déprécier ; décembre n’aura été qu’un bref sursaut, dû à l’inquiétude causée par les sanctions britanniques à l’égard de la Russie. En à peine un mois, l’once a lourdement chuté, de 1230 $ le 19/12 à 918 $ le 17/01. Soit un recul de 25 % et un niveau bas sans précédent depuis 2017.

Une substitution en sens inverse ?

En cette fin janvier, l’écart de prix entre les deux métaux s’est fortement réduit. Les spécialistes indiquent que cet état de parité pourrait se maintenir tout au long de l’année 2024

Or la substitution du palladium par le platine, motivée par les prix comparativement bas de ce dernier, a été déterminante dans l’évolution de leurs cours respectifs ces dernières années. D’après le World Platinum Investment Council, elle a porté en 2023 sur plus de 600000 onces.

D’ici 2025, les surplus en palladium et un déficit persistant en platine pourraient provoquer une inversion de la dynamique et pousser les industriels à préférer le palladium. Il faut cependant tenir compte d’une certaine inertie : le choix de l’un ou l’autre des métaux pour la fabrication du pot catalytique d’un véhicule est fait à la conception du modèle et engage le constructeur pour toute la durée de production.

Affaire de cycles

Depuis le milieu des années 70, époque à laquelle les pots catalytiques ont commencé à équiper les voitures, le platine et le palladium ont prédominé à tour de rôle. C’est en octobre 2017 que la parité a été observée pour la dernière fois, inaugurant plusieurs années durant lesquelles le palladium a été plus cher que le platine. Le prochain cycle devrait voir le recours au palladium favorisé par l’arrivée en fin de vie de nombreux véhicules diesel, dont le pot, contenant une charge importante de palladium, sera disponible pour le recyclage.   

Difficile cependant de dire l’effet que cette substitution pourra avoir sur les cours. La production de moteurs thermiques, en effet, est sur le déclin. Le renforcement des normes environnementales, et donc l’augmentation de la quantité de platinoïdes présents dans les pots catalytiques, ne devrait compenser que très partiellement cette baisse globale de la demande.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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