Pourquoi l’élection de Joe Biden soutient les cours du palladium?

La victoire du Démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle américaine a profité aux marchés financiers, des actions aux matières premières. Le cours du palladium est passé de 2.200 $ à près de 2 500 $ l’once en une semaine seulement.

Il reste certes en-deçà de son plus-haut de l’année touché à 2.993,89 $ le 27 février, mais la tendance de fond reste positive pour le métal utilisé dans les pots catalytiques des véhicules essence. Il existe plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, l’activité est revenue à son niveau d’avant-pandémie en Chine, ce qui profite au secteur automobile. Les importations de palladium par l’Empire du Milieu ont grimpé en flèche, atteignant 30,9 tonnes entre janvier et septembre 2020, soit le double de la même période l’an dernier. Environ 85% du métal est utilisé dans les pots catalytiques et les charges augmentent. Du côté de l'offre, la disponibilité se réduit. Ce phénomène s’explique, selon la banque suisse UBS, par le fait que le « marché des voitures d'occasion est en plein essor aux États-Unis en raison d'une bascule des transports publics vers les véhicules privés sur fond de crise sanitaire. »

Bientôt un vaccin contre la Covid-19 ?

Le resserrement du marché, soutenu par l’espoir d’un programme de relance budgétaire massif aux Etats-Unis à la suite de la victoire de Joe Biden ou, à défaut, d’un plan de soutien de la Réserve fédérale américaine, va soutenir les cours du palladium. Enfin, la potentielle découverte d’un vaccin contre la Covid-19 par Pfizer et BioNTech est porteuse d’espoir pour l’économie mondiale, et donc la demande en matières premières et métaux.

Le platine, lui, a connu une évolution erratique. Après un dernier sommet à 973 $ le 16 septembre, l’once est revenue aux alentours de 880 $ à la mi-novembre. Elle accuse une baisse de près de 9 % depuis le début de l’année, contre une progression de 29 % pour le palladium. Pour rappel, le platine est utilisé dans les pots catalytiques des véhicules diesel, or ces derniers n’ont plus la cote depuis le Dieselgate. Quant à son autre débouché, la bijouterie, il fait les frais de la situation sanitaire, en particulier en Inde et, dans une moindre mesure, en Chine. A court terme, le platine manque de catalyseur et il n’intéresse guère plus, en tout cas pour l’instant, les analystes financiers et les investisseurs.

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