Depuis début juin, le cours du platine a pris l’ascenseur. Le 1er du mois, il s’échangeait à 1 060 $ l’once. Deux semaines plus tard, il dépassait les 1 260 $, soit une envolée de près de 20 %, portée par une conjonction d’éléments qui le propulsent sur le devant de la scène.
Première raison : l’offre ne suit plus. En Afrique du Sud, où se concentre plus de 70 % de la production mondiale, les coupures d’électricité paralysent les mines. En parallèle, en Russie, l’autre grand producteur, le climat économique reste instable. Le marché est structurellement en déficit et les investisseurs le sentent.
Deuxième moteur : la demande, et pas n’importe laquelle. La Chine redonne du lustre au platine, notamment dans la joaillerie, où il redevient tendance. Moins cher que l’or, mais tout aussi noble, il séduit une nouvelle génération d’acheteurs.
Enfin, côté industrie, il reste incontournable dans les pots catalytiques pour moteurs diesel (oui, ils existent encore) mais surtout, il devient une pièce maîtresse de la transition énergétique. Les électrolyseurs et piles à combustible, utilisés dans la filière hydrogène, en consomment de plus en plus et ça ne fait que commencer.
Une valeur refuge (presque) oubliée qui revient sur le devant de la scène
Dans un climat mondial sous tension - guerre au Moyen-Orient, incertitudes sur la croissance, instabilité géopolitique - les investisseurs cherchent des abris solides. L’or devient rare et trop cher ? Le platine prend la relève et les spécialistes, comme Nicky Shiels, expert chez MKS PAMP, l’affirment sans détour : « Il pourrait devenir le nouvel eldorado des investisseurs. »
Ajoutez à cela l’anticipation d’une baisse des taux par la Fed, et vous obtenez un cocktail explosif pour les métaux précieux. Car plus les taux baissent, plus les actifs non rémunérés (comme le platine) gagnent en attrait.
Pendant ce temps-là, le palladium… suit de loin
Sans crash, ni envolée, le palladium reste dans le jeu, mais à la traîne. De 980 $ l’once début juin, il a brièvement atteint 1 078 $, avant de redescendre autour des 1 050 $ mi-juin.
La faute à une demande en panne. En effet, plus de 85 % du palladium est destiné aux pots catalytiques pour moteurs essence mais la montée en puissance des véhicules électriques bouleverse la donne. Et là où les constructeurs conservent encore des motorisations thermiques, certains se tournent désormais vers le platine.
Verdict : le platine séduit, le palladium doute
On assiste à un retournement de perception. Le platine, longtemps dans l’ombre, redevient désirable car il coche toutes les cases : rareté, valeur refuge, pertinence industrielle. Le palladium, lui, reste utile, mais peine à raconter une histoire convaincante pour l’avenir.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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