Publié le 19 juin 2025

Cours du platine : une remontée historique

Voici quelque temps que les spécialistes envisageaient pour le platine des scénarios prometteurs. Or, ces dernières semaines, tout un ensemble de facteurs propices se sont trouvés réunis et ont permis une hausse spectaculaire.

Depuis début avril, où l’once avait sombré au prix de 888 $, les cours du palladium se sont maintenus dans une dynamique haussière. Et ce, malgré un recul fin mai, qui a vu l’once repasser de 1 049 $ le 21/05 à 968 $ le 30/05. Une fois n’est pas coutume, le palladium est alors reparti de l’avant, revenant à 1 024 $ le 3/06, et jusqu’à 1 094 $ le 6/06. Même en cédant un peu de terrain les jours suivants (à 1 035 $ le 13/06), le métal signait son plus grand nombre de séances au-dessus des 1 000 $ depuis le début de l’année.

Mais rien qui approche des performances extraordinaires du platine. On parle ici, en un peu moins d’un mois, d’une progression de près de 29 %. Cotée à 1 275 $ le 12/06, l’once de platine battait un record vieux de 4 ans.

Quand les planètes s’alignent

Cette hausse prend sa source dans une conjonction de facteurs favorables

Du côté de l’offre, la production de platine devrait être cette année à son plus bas depuis 5 ans, en recul de 4 %. Les chiffres du premier trimestre, plombés par les inondations en Afrique du Sud et des pannes sur les fonderies du Zimbabwe, ont été les plus faibles depuis la crise du COVID

Du côté de la demande, c’est d’abord les prix records de l’or atteints en avril (la barre des 3 500 $ étant franchie pour la première fois de l’histoire) qui ont provoqué un regain d’intérêt pour le platine. Une tendance qui devrait s’approfondir dans les mois à venir. JP Morgan en effet table sur une once d’or s’échangeant autour des 4 000 $ l’an prochain.

Ce creusement du ratio or-platine a eu des effets particulièrement sensibles en Chine. Le secteur de la joaillerie a vu ses ventes de platine augmenter sur un an de 26 %. Cela, alors que le pays importait en avril 47 % de platine en plus qu’il ne l’avait fait en mars.

L’industrie automobile et la fabrication de pots catalytiques, enfin, continuent d’offrir des perspectives de débouchés. De fait, une partie des constructeurs se détournent de l’électrique et préfèrent s’orienter vers les véhicules hybrides. Tels Honda qui s’apprête à réduire ses investissements à destination des VE, tout annonçant le lancement de 13 nouveaux modèles d’hybrides pour la période 2027-2030.

Une embellie de courte durée ?

Pour les analystes de Goldman Sachs, cependant, il s’agit pour l’essentiel de mouvements d’ordre spéculatif et ils voient donc les prix retrouver rapidement leur niveau des deux dernières années. 

Trois raisons sont avancées :

  • Le fait, d’abord, que la demande chinoise est très sensible au prix. L’emballement du mois d’avril est intervenu à un moment où les cours étaient bas. Les importations ont commencé à s’affaisser dès qu’ils sont remontés.
  • L’électrification du parc roulant chinois se poursuit à un rythme soutenu. Même si les pays occidentaux continuent à produire des véhicules thermiques et hybrides, cela ne compensera pas la diminution de la demande globale du secteur automobile. 
  • Enfin, Goldman Sachs reste optimiste sur la capacité de l’Afrique du Sud, qui extrait 80 % du platine mondial, à maintenir sa production à un niveau constant.
Sujet(s) : Analyse des Cours

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