Publié le 11 août 2025

Platine et palladium sous haute tension

Le marché des métaux précieux a vibré d’intensité sur la deuxième moitié de juillet 2025, avant de pivoter brusquement. Frémissement passager ou prémices d’un séisme durable ?

L’ascension fulgurante du platine et du palladium avant le retour à la réalité

Du 15 au 23 juillet, l’euphorie gagne les deux platinoïdes :

  • Le palladium a franchi la barre des 1 300 $ l’once, culminant au plus haut depuis juin 2023.
  • Le platine a atteint 1 466 $, galvanisé par l’élan du marché.

Mais cette belle mécanique s’est enrayée la dernière semaine du mois :

  • Après avoir tutoyé les sommets, le palladium clôture à 1 229 $ l’once le 31 juillet.
  • Le platine décroche et perd plus de 11 % pour atteindre 1298 $.

Derrière la courbe : géopolitique et attentes des marchés

Trump et le reste du monde : je t’aime, moi non plus

Les tensions commerciales orchestrées par l’administration Trump soufflent le chaud et le froid :

Ole Hansen, Head Of Commodty Strategy de Saxo le reconnaît sans détour : « le président Trump continue d’exercer une influence considérable sur les marchés mondiaux, notamment sur les matières premières. » En toile de fond, les négociations restent tendues avec d’autres pays et les conflits continuent en Ukraine et au Moyen-Orient. Résultat : les marchés hésitent et oscillent.

Capitaux inquiets, arbitrages prudents

Forcément, ces tensions rejaillissent sur les choix d’allocation des capitaux. Les investisseurs se réfugient dans le palladium, métal clé dans l’industrie automobile, mais aussi considéré comme une valeur sûre en période d’instabilité. Pendant ce temps, le platine, lui, subit un reflux logique : après son ascension rapide, les prises de bénéfices s’imposent. En période d’incertitude, mieux vaut sécuriser les gains que miser sur l’inconnu.

Terrain miné pour les producteurs

Les variations de cours ne sont pas qu’un jeu de traders : elles mettent à mal les équilibres industriels. Le dernier exemple en date est la fermeture annoncée de la mine de Lac des Iles (Canada) d’Impala Platinum d’ici mi 2026. 750 emplois vont être supprimés malgré une production opérationnellement solide. La cause ? La trésorerie du groupe a été asphyxiée par des prix trop bas, trop longtemps. Impala avait déjà supprimé 95 postes plus tôt cette année, mais le malaise est durable et profond. Cette crise industrielle illustre un défi majeur : l’essor fulgurant des véhicules électriques réduit la demande en palladium pour les convertisseurs catalytiques. Faut-il voir un simple épisode dans un cycle plus large ou l’avènement d’une nouvelle ère ?

Sujet(s) : Analyse des Cours

Suivez-nous

Les actualités et bons plans d'Autocycling sont diffusés sur nos réseaux sociaux. Pour ne rien rater pensez à vous abonner !

Abonnez-vous

Recevez toutes nos offres en exclusivité par email !

Besoin d'aide