Publié le 27 juil. 2022

Cours du platine : l’inexorable chute ?

À l’instar des autres métaux industriels, tels le zinc ou le cuivre, les platinoïdes ont subi ces dernières semaines un décrochage sensible. Les marchés, qui anticipent l’entrée de l’économie mondiale dans une phase de récession, se préparent à une baisse de la demande en palladium et en platine.

Le palladium, qui s’échangeait le 29 juin à 1965 $ l’once, atteignait, après deux journées de forte hausse, les 2174 $ le 8. Des gains dissipés entièrement la semaine suivante, puisque l’once retrouvait le 15 juin son niveau de début mai, à 1918 $.

Le platine a, de son côté, connu une grande volatilité. Mais malgré les mouvements successifs de perte et de rebond (918 $ l’once le 29 juin, 855 $ le 6, 891 $ le 8), la tendance demeure très nettement baissière. Alors que l’once de platine était encore cotée à 1031 $ le 6 juin, elle sombrait le 15 juillet à 844 $, soit son prix le plus bas depuis juin 2020.

Les évolutions du cours du platine, on le sait, sont fortement corrélées à celles du cours de l’or. Et le métal jaune vient de traverser, chose rare, cinq semaines de baisse consécutives, perdant 17 % de sa valeur par rapport à son niveau de mars. L’or, en effet, est toujours confronté au phénomène que nous évoquions déjà dernièrement : un relèvement (déjà effectif ou anticipé) des taux d’intérêt de la FED, qui dirige les investisseurs vers le dollar, plus rémunérateur actuellement que les métaux précieux.

Le PDG de Norilsk Nickel sanctionné

La question des sanctions à l’encontre de Norilsk Nickel était restée en suspens depuis le début de la guerre en Ukraine. Le peu d’empressement des puissances occidentales à s’attaquer au géant russe du nickel et du palladium pouvant s’expliquer par la forte dépendance de leurs industries. Rappelons notamment que le palladium et le platine sont indispensables aux constructeurs automobiles, qui les utilisent dans la fabrication des pots catalytiques.

La Grande-Bretagne a, semble-t-il, commencé à revoir ses positions, en ajoutant, le 29 juin, le nom de l’oligarque Vladimir Potanin à sa liste de ressortissants russes faisant l’objet de sanctions. Le milliardaire, deuxième fortune du pays, est l’actionnaire majoritaire de Norilsk Nickel depuis sa privatisation en 1993.

Vers une concentration renforcée dans l’industrie minière russe ?

Est-ce encore là un signe que le risque de nouvelles sanctions plane sur le nickel et le palladium russes ? Le même Vladimir Potanin s’est déclaré, le 5 juillet, ouvert à des discussions en vue d’une fusion de Norilsk Nickel avec Rusal, autre mastodonte national et premier producteur d’aluminium au monde.

Déjà dans l’air il y a quelques années, ce projet de rapprochement avait été écarté par le magnat russe, qui soulignait l’absence de synergies entre les deux groupes. La donne a aujourd’hui clairement changé et cet hypothétique champion russe des métaux, qui pèserait 60 milliards de dollars, pourrait à terme se prévaloir, selon les mots mêmes de Potanin, d’une « stabilité accrue face aux sanctions ».

Sujet(s) : Analyse des Cours

Suivez-nous

Les actualités et bons plans d'Autocycling sont diffusés sur nos réseaux sociaux. Pour ne rien rater pensez à vous abonner !

Abonnez-vous

Recevez toutes nos offres en exclusivité par email !

Besoin d'aide