Ces dernières semaines, le platine n’a guère brillé, avec un marché qui a semblé particulièrement atone. Le métal blanc est en effet resté cantonné dans une fourchette de prix compris entre 940 et 900 $ l’once : 935 $ le 15/03, 922 $ le 21/03, 909 $ le 29/03. Très proche, donc, des valeurs observées depuis le début de l’année.
Le palladium, quant à lui, a obtenu en mars des résultats positifs. Il a continué sa progression jusqu’à atteindre les 1080 $ l’once au 15/03 — du jamais vu depuis les premiers jours de janvier. La suite s’est avérée plus délicate, marquée par plusieurs à-coups : 996 $ le 19/03, 986 $ le 22/03. Les cours se sont stabilisés ensuite autour des 1000 $ l’once (1018 $ le 28/03).
Un avenir prometteur
Alors que le cours de l’or bat des records et que l’offre de platine est en déficit, ces performances peuvent décevoir. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées afin d’expliquer cet état de fait.
Premièrement, l’électrification de l’industrie automobile. Un rapport dû à Macquarie Group prévoit une chute marquée de la demande en platine et palladium liée à ce secteur à partir de 2025. Le palladium, qui y trouve actuellement 80 % de ses débouchés (essentiellement pour la fabrication des pots catalytiques) ne devrait pas s’en relever, avec, d’après les prévisions, des cours en recul de 40 % d’ici 2028. Pour le platine, le tableau est moins sombre, puisque d’autres secteurs (joaillerie, piles à combustible) devraient prendre le relais. C’est pourquoi le rapport table, à l’horizon 2028, sur des prix en hausse de 29 % par rapport à 2023.
Sur ce point de l’évolution des mobilités, tous les experts ne partagent pas le même point de vue. Plus que l’électrification, certains mettent en avant les modestes performances globales de la construction automobile. On estime en effet à 10 millions le nombre de véhicules supplémentaires qui pourraient être vendus chaque année en l’absence de plusieurs contraintes (pénurie de semi-conducteurs, ralentissement de l’activité en Chine, niveau des taux d’intérêt).
Bientôt la fin des surstocks ?
Deuxièmement, la question de l’écoulement des stocks constitués suite à la crise du COVID. C’est l’élément sur lequel insiste Edward Sterck, directeur de recherche au WPIC, interrogé par MarketWatch. D’après lui, ces réserves sont en voie d’être épuisées, ce qui va forcer les industriels à passer à nouveau commande et tirer les prix vers le haut.
Cet optimisme est partagé par Sifiso Sibiya, de chez Implats, premier producteur mondial de platine, qui souligne que l’entreprise enregistre actuellement une demande soutenue pour tous les platinoïdes, à l’exception du ruthénium. Il analyse en outre la tendance baissière que nous connaissons en décrivant un phénomène d’auto-renforcement : les acteurs qui détiennent des quantités importantes de platine s’inquiètent de voir les prix chuter et donc s’empressent de le vendre à bas prix, confortant ainsi ce mouvement. C’est cette spirale, qui relève davantage du « sentiment » que de la prise en compte du « marché physique », dont on devrait à terme pouvoir sortir.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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