Platine et palladium : un mois d’avril plein de promesses ?

Le palladium a commencé le mois sur une bonne dynamique. Coté à 991 $ l’once le 01/04, il a connu deux belles séances consécutives les 8 et 9 avril pour atteindre les 1091 $, un record depuis janvier. La suite a été moins brillante, puisque l’once de palladium a rapidement vu se dissiper tous ses gains : 1049 $ le 11/04 et 1016 $ le 16/04.

Pour le platine, la première quinzaine d’avril a consisté en une progression lente, mais continue. D’abord stabilisée autour des 900 $, l’once de platine, en effet, a successivement passé la barre des 950 $ (à 952 $ le 4/04), puis celle des 1000 $ (1001 $ le 12/04). Soit, ici aussi, ses meilleurs résultats de 2024. Les cours ont ensuite marqué le pas et l’once est retombée à 954 $ (le 18/04).

Nouvelles énergies : les annonces se multiplient

Dans ce contexte où les cours peinent encore à redécoller, les annonces, ces derniers jours, n’ont pas manqué au sujet de potentielles nouvelles applications pour le platine et le palladium : 

• Cela concerne d’abord la société canadienne Platinum Group Metals qui a fait part de l’avancement de son projet de développement de batteries au lithium d'un nouveau type. L’emploi de platine et de palladium doit permettre d’accroître leur densité d’énergie et donc de réduire leur poids. La commercialisation est envisageable dès cette année.
• Ensuite, avec les déclarations de Robert Schuetzle, PDG d’Infinium, sur la montée en puissance des e-fuels. Ces carburants de synthèse sont produits à partir d’électricité, de CO2 ou d’azote et d’hydrogène obtenu par électrolyse. Or la réalisation de cette dernière opération nécessite l’utilisation de ce que l’on appelle une membrane échangeuse de protons. Et les propriétés des platinoïdes sont essentielles au fonctionnement de nombreux modèles de ces membranes.
• Un enthousiasme encore amplifié dans Forbes par Ken Silverstein, qui prédit l’avènement de l’hydrogène comme d’un « nouveau pétrole ». Avec un marché mondial qui devrait, d’ici 2030, passer de un à trente milliards de dollars. Et le journaliste américain de détailler les énormes investissements consentis dans différents pays pour adopter cette source d’énergie abondante, renouvelable et non polluante. Riche également en perspectives pour le platine et le palladium. 

Recyclage : un intérêt accru

Mais pour l’heure, il s’agit surtout, du point de vue de l’industrie minière, de traverser la tempête. Et alors que, dans l’état actuel du marché, l’extraction primaire se fait dans bien des cas à perte, le recyclage du palladium et du platine présent dans les pots catalytiques des véhicules thermiques en fin de vie constitue une source de revenus significative. 

Les pots catalytiques, en effet, ont, depuis de longues années, compté pour environ 25 % de la demande. Ils forment donc un gigantesque stock qui redevient petit à petit disponible. L’an passé, les matériaux recyclés ont permis d’alimenter le marché à hauteur de 19 % pour le platine et 23 % pour le palladium.