Le palladium vient, pour la première fois depuis le 5 janvier, de repasser au-dessus de la barre des 1000 $ l’once. Après un mauvais début d’année et après avoir touché le fond le 9/02 (à 861 $), l’once de palladium a connu plusieurs bonnes semaines. Les prix se sont d’abord fixés autour des 950 $ (975 $ le 23/02, 925 $ le 28/02) ; pour ensuite repartir à la hausse et atteindre les 1046 $ le 6/03.
Sur la même période, le platine a enregistré lui aussi des résultats positifs, avec néanmoins une progression moins marquée. Le mois de février a continué à être synonyme de stabilité, l’once de platine s’échangeant dans une fourchette de prix restreinte, autour des 900 $ (909 $ le 23/02, 884 $ le 29/02). Les premiers jours de mars ont vu une légère dynamique haussière s’amorcer (924 $ le 8/03).
Industrie minière : le grand repli
C’est bien trop peu en tout cas pour rassurer une industrie minière qui subit de plein fouet la persistance de prix bas. Et les grandes compagnies de multiplier les annonces :
- Paul Dunne, PDG de Northam Platinum, quatrième producteur d’Afrique du Sud en platinoïdes, a décrit la situation comme la « pire crise en trois décennies » et expliqué que l’énorme baisse des profits de l’entreprise allait les contraindre à suspendre plusieurs projets.
- Sibanye Stillwater a dans le même temps fait part d’un recul de 91 % de leurs profits sur un an. Les restructurations en cours, tant en Afrique du Sud qu’aux États-Unis, doivent se poursuivre.
- Amplats, enfin, envisage, pour maîtriser ses coûts, de réduire drastiquement sa masse salariale — un plan qui pourrait concerner jusqu’à 3700 emplois.
Les hybrides aiment le platine
Étonnamment, ces prix bas, aux lourdes conséquences, interviennent dans un contexte où le déficit de platine déjà constaté l’an passé est parti pour durer. Il pourrait, d’après les prévisions du World Investment Platinum Council, s’établir à 418 000 onces en 2024. Un déficit dû notamment à la demande soutenue de la construction automobile, qui devrait mobiliser des volumes de platine plus vus depuis 7 ans.
Cette nouvelle a de quoi surprendre. Le platine, tout comme le palladium, est nécessaire à la fabrication des pots catalytiques des véhicules thermiques et n’est donc pas favorisé par le mouvement en cours d’électrification des mobilités. Interrogé par Mining Weekly, Edward Sterck, directeur de recherche au WPIC, apporte sur la question deux éléments d’explication.
Le premier est que, en dépit de la situation de quasi-parité qui s’est récemment instaurée entre les deux métaux, le processus de substitution du palladium par le platine va continuer dans les mois à venir. Le second tient au succès des véhicules hybrides, une « technologie de transition » actuellement plébiscitée par de nombreux ménages. Or, comme le précise Edward Sterck, les moteurs de ces véhicules sont amenés à être allumés plus fréquemment et à une température plus basse. Ce qui contraint les constructeurs à augmenter de 10 à 15 % la quantité de platine contenue dans les pots catalytiques.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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