Publié le 7 juin 2022

Les cours du platine et du palladium se stabilisent en dépit d’un contexte géopolitique toujours incertain

Après un pic, atteint au début de la guerre en Ukraine, suivi de plusieurs semaines de baisse, les cours du platine et du palladium se rapprochent de leur niveau d’avant crise. Les tensions internationales continuent cependant d’être au cœur des préoccupations.

Durant les semaines écoulées, le platine a retrouvé après deux mois de baisse une relative stabilité, s’échangeant à des niveaux comparables à ceux de début janvier. La forte versatilité des premiers temps de la guerre russo-ukrainienne a laissé place à des variations moins marquées. En effet, les prix du platine sont restés entre le 4/05 et 1/06 dans une fourchette allant de 927 $, le 18/05, à 1003 $ l’once, le 11/05.

Et sans surprise, c’est le contexte géopolitique qui continue d’influencer fortement les marchés. Ainsi, la décision, annoncée le 8 mai par le gouvernement de Boris Johnson, d’approfondir sa stratégie de rétorsions à l’encontre de Moscou en augmentant de 35 % les droits de douane sur les platinoïdes russes a impacté le cours du platine. Celui-ci s’est apprécié de 3,7 % entre les 9 et 11/05. Pour l’heure, les autres belligérants n’ont pas emboîté le pas à leurs alliés britanniques.

De son côté, le palladium a connu, après une dégringolade de plus de deux mois (passant d’un record à 3223 $ l’once, le 8/03, à 1920 $, le 12/05), un mois de mai plutôt stable. Les variations se sont échelonnées entre 1968 $ l’once, le 20/05, et 2075 $, le 27/05. Malgré cela, le bilan sur l’ensemble du mois reste négatif : avec une perte de 13,4 %, le cours du platine enregistre son recul mensuel le plus fort depuis novembre.

Des signes positifs sur les approvisionnements russes

On sait que le platine et le palladium sont essentiels à l’industrie automobile. Ils entrent tous deux dans la fabrication des pots catalytiques des véhicules thermiques, alors que le platine devrait dans les temps à venir être massivement sollicité dans la production des voitures à hydrogène.

Or le contexte est doublement défavorable pour le secteur. D’une part, avec la spirale inflationniste qui est en train d’emporter l’économie mondiale ; d’autre part, avec les problèmes d’approvisionnement, notamment en semi-conducteurs, qui continuent, depuis la crise du COVID, de mettre régulièrement les chaînes de production à l’arrêt.   

Dans ces conditions, la question de l’approvisionnement à long terme des constructeurs en platinoïdes russes reste, depuis le début de la guerre, un sujet brûlant. Et les nouvelles du géant Norilsk Nickel, acteur en position quasi monopolistique dans son pays, sont à cet égard plutôt rassurantes.

En effet, les autorités russes, qui visent à diminuer le contrôle étranger sur les entreprises nationales, ont fixé de nouvelles règles pour que celles-ci soient autorisées à avoir une cotation dans d’autres pays. L’information a été rendue publique le 12/05 : l’État russe permet à Norilsk Nickel de conserver pour une durée de un an son ADR (American depositary receipt), un certificat qui garantit l’activité de la firme sur le marché américain. On peut y voir le signe d’une volonté de maintenir la présence l’industrie minière russe dans les échanges internationaux et la possibilité d’une poursuite sur le long terme des investissements étrangers.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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