La tendance baissière du platine et du palladium au cœur des crises

Un mois d’avril marqué par les tendances baissières des deux métaux

Entre le 25 mars et la semaine du 14 avril, le platine n’a enregistré qu’une légère hausse de 0,92%. Cette hausse n’a pas compensé la tendance baissière enregistrée depuis le début du mois par le métal qui clôt la semaine du 22 avril à 930$ l’once, perdant 4,4% sur cinq jours, après avoir ouvert à 991$ l’once le 1^er avril.

Parallèlement, le palladium a vu la hausse historique de son cours rapidement estompée. Le cours du métal blanc, dont la volatilité reste restreinte, ouvrait à 2275$ l’once le 1^er avril. Après plusieurs jours de baisse consécutives, le palladium remonte puis clôt à la baisse le 12 avril à 2330$. Suivant le même mouvement, la hausse reprend la semaine du 14 avril pour clore également à la baisse le 22 avril à 2378$ l’once. Le 27 avril, le métal, enregistrant les effets d’une baisse de 9% de son cours, et tombe à 2209$ l’once.

Deux cours de métaux précieux au cœur de la conjoncture des crises

De façon générale, le cours des matières premières a varié au rythme de la géopolitique économique. Les espoirs rapidement déçus d’un dénouement rapide de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine relance, non seulement, les difficultés d’approvisionnement énergétique de l’Union Européenne, mais aussi celles d’approvisionnement en matière de métaux précieux.

Parallèlement, le confinement strict de Shanghai, qui pourrait être suivi par celui du district de Beijing conjugué une croissance chinoise revue à la baisse, annonce un nouveau ralentissement de la production mondiale.

Plus particulièrement, l’offre de palladium s’est encore réduite en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine depuis l’annonce du 8 avril 2022 du London Platinium and Palladium Market, concentrant l’offre mondial du palladium, du blocage des ventes russes du métal sur le marché londonien. Pour rappel, la Russie concentre 42,2% de l’offre mondiale, sachant que Nornickel, entreprise russe exploitant le palladium russe, a également annoncé une baisse de production.

L’offre de platine s’est également réduite : le LPPM a, de même, bloqué les ventes de platines russes qui représente 12% de la production mondiale. De plus, l’annonce des grèves des deux plus grands syndicats d’Afrique du Sud des mineurs de platine employés par Sibanye-Stillwater, premier producteur de métaux précieux sud-africain, fait planer la menace d’une baisse de production du platine. En effet, l’Afrique du Sud concentre 73% de l’offre de platine.

Si le cours des deux métaux nécessaires à la construction de pots catalytiques n’est pas monté, il semble que ce soit en raison des inquiétudes concernant la croissance mondiale qui se traduirait par une baisse de la demande dans le secteur de l’automobile, selon l’analyse fondamentale de Bart Melek, responsable des stratégies sur les matières premières chez TD Securities, diffusée par Reuters.