Des marchés capricieux, mais le palladium reste mieux orienté

En vain ! Le platine a bien tenté de dépasser la barre des 800 $ la semaine dernière, mais ses tentatives ont fait chou blanc. Le cours de ce métal, qui entre dans le processus de fabrication des pots catalytiques des véhicules à moteur diesel, a fait marche arrière. Mercredi 22 avril, il se traite à 750 $ l’once. La dynamique, tant du côté de l’offre que la demande, ne joue pas en faveur du platine.

Perturbations en Afrique du Sud

Les contrats à terme restent en baisse, ce qui s’explique, assez logiquement, par les perturbations sur la chaîne d’approvisionnement en Afrique du Sud, pays qui, comme d’autant d’autres, a adopté des mesures de confinement pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19. Or, environ 70% de l'approvisionnement en platine provient d'Afrique du Sud. Concernant le palladium, c’est la Russie qui assure 40 % environ de l'approvisionnement et le risque de perturbation y apparaît moindre.

En revanche, la demande en palladium, qui est concentrée à 80% sur l’automobile, souffre de la chute du secteur. Les usines sont à l’arrêt même si la Chine démarre doucement son outil industriel. Le métal, utilisé dans les pots catalytiques des véhicules à moteur essence pour en filtrer les émissions polluantes, pâtit, de plus, de la volatilité des marchés financiers. L’once se négocie, le 22 avril, à 1.943 $, près de 900 $ en deçà de son plus haut niveau de l’année, atteint fin février. Cela dit, les analystes et les négociants restent positifs concernant le prix du palladium, prédisant que le métal restera sous-approvisionné (ou déficitaire) même si la crise sanitaire actuelle frappe les constructeurs automobiles, révèle un sondage réalisé par l’agence de presse Reuters.

Nouvelles prévisions

Ils tablent en moyenne sur un prix de 2.100 $ l'once cette année et de 2.150 $ en 2021, contre de précédentes estimations de 2.000 $ et de 1.700 $ en janvier. Ils estiment que la demande reviendra à mesure que l'économie mondiale se redressera. Toutefois, l’exubérance de ces dernières années, qui a vu les prix être multipliés par six en quatre ans, est bel et bien derrière nous.

Concernant le platine, dont les cours ont chuté à 558 $ en mars (il s’agit du plus bas niveau depuis 2002), avant de revenir à 750 $, il pourrait, selon les analystes, grimpait à 836 $ l'once cette année avant d’atteindre 945 $ en 2021. Cette hausse est toutefois trompeuse car elle masque une forte révision à la baisse par rapport aux estimations de janvier (948 $ et 1.013 $ respectivement).

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