Les métaux précieux font le yo-yo

La crise sanitaire du Covid-19 plonge les marchés financiers dans un état d’irrationalité et de panique hors norme. A la chute des actions (avant un net rebond), s’est ajoutée la dégringolade des cours du pétrole. Ces derniers s’enfoncent jour après jour, au point que certains experts en viennent à prédire un baril d’or noir à 10 $. Dans un tel contexte, le palladium a fait le yo-yo. Après une chute folle de 30 % début mars, et un point bas touché le 16 du mois à 1.495 $ l’once, le prix du métal précieux, qui entre dans le processus de fabrication des pots catalytiques des véhicules à moteur essence, a fortement rebondi. Mercredi 1er avril, l’once se négocie à 2.358 $.

Les inquiétudes portent davantage sur l'offre que sur la demande, même si l’industrie automobile connaît un sérieux coup de frein. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné une période de confinement total de 21 jours à l’échelle nationale, du 26 mars au 15 avril minuit, pour enrayer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus. Les citoyens doivent rester chez eux et, bien que cela ne soit pas clairement établi, il semblerait que le décret exige que l'industrie minière soit placée sous surveillance pendant cette période, ce qui aurait des implications importantes sur les matières premières mondiales. Pour rappel, l’Afrique du sud représente environ 70 % de l'approvisionnement mondial des mines de platine, 35 % de celui du palladium.

Puissante volatilité

Le platine a également enregistré un puissant rebond comparé au point bas du 16 mars, où il s’est effondré à son plus bas niveau depuis 2002, mais le cours de ce métal, que l’on retrouve dans les mots catalytiques des véhicules à moteur diesel, reste à peine supérieur à 700 $ (723 $ l’once le 1er avril) et continue d’offrir une décote importante par rapport à son cousin, le palladium.

Les cours du rhodium ont aussi été très volatils. Après un nouveau sommet à 12.700 $ l'once au début du mois de mars, ils ont connu une baisse spectaculaire, à l’image de leur envolée, pour tomber à 5.500 $ le 24 mars avant de rebondir à 10.700 le 1er avril...

Côté prévisions, les analystes ne cessent de faire chauffer leurs calculatrices. Désormais, ils tablent sur un cours de 2.269 $ l’once de palladium au quatrième trimestre 2020 (estimation médiane) et de 732,5 $ pour l’once de platine.

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