En 2021, le platine va tourner à fond

C’est l’ouvrage annuel de référence sur l’ensemble des marchés des matières premières. Le Cyclope, rédigé par Philippe Chalmin, professeur à l'université Paris-Dauphine, prédit que l’année 2021 sera celle du platine. Pour l’expert, le cours du métal précieux, utilisé pour ses propriétés catalytiques qui permettent de réduire les émissions polluantes des véhicules, notamment ceux à motorisation diesel, pourrait s’apprécier de 25%, soit plus que l’argent et le cuivre (+21% de hausse attendue). Depuis le début de l’année, le cours de l’once a déjà gagné 16% et s’échange à près de 1.240 $ le 10 février. « C'est plus de [100%] au-dessus du plus-bas de mars 2020 [qui était aussi un plus-bas en 18 ans]… donc, je pense que le prix du platine a de fortes chances d'évoluer fortement vers celui de l'or et du palladium », a déclaré le directeur de la recherche du World Platinum Investment Council Trevor Raymond, à Mining Weekly. « Nous pensons que le platine est [le métal précieux] avec le plus de potentiel cette année », abonde Georgette Boele, analyste chez ABN Amro. Le métal, parfois utilisé comme un substitut à l’or, profitera, selon elle, de la reprise de la croissance chinoise et d’une forte demande en bijouterie. « Un bon départ n'est pas inhabituel pour le platine, mai il s'est rarement traduit par de bonnes performances en année pleine. Nous pensons que cette année sera différente, et l'on s'attend à ce que sa surperformance au sein du secteur dure » jusqu’en décembre, ajoute un analyste d’UBS. Il vise un objectif de 1.300 $ en mars 2022. 

Accalmie sur le front du palladium et du rhodium ? 

L’autre élément important, qui influencera l’évolution des prix, est la capacité de substitution du palladium par le platine. « Nous commençons à avoir des estimations de l’ordre d’un et un million et demi d'onces de substitution d'ici à 2025 », a souligné Trevor Raymond. La récente baisse de la production, notamment en Afrique su sud, et le fait que de certaines technologies jugées nécessaires à la transition énergétique utilisent du platine vont aussi soutenir les prix. 

Après s’être illustré en 2019, puis encore en 2020, le palladium, qui tapisse les pots catalytiques des véhicules à moteur essence, pourrait glisser en bas de classement cette année. Le métal, qui se traite à 2.330 $ à la mi-février, devrait continuer à évoluer sur des niveaux similaires en fin d’année. Le rhodium, qui atteint le niveau incroyablement élevé de 21.000$, pourrait voir la tendance haussière s’atténuer. Un retour sur terre bienvenu après la folle envolée de ces dernières années ! 

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