Le marché automobile redémarre, c’est bon pour les platinoïdes !

Souvenez-vous, en mai, Johnson Matthey, célèbre producteur de catalyseurs, se refusait à formuler des prévisions, notamment de prix, pour le marché des platinoïdes, en raison de l’incertitude provoquée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Il s’était juste contenté de souligner que la pandémie infligerait des « dommages importants sur l'offre et la demande en 2020. » D’autres se sont risqués à l’exercice à sa place. C’est le cas de la banque UBS. Elle table sur un déficit du marché du palladium de quelque 370.000 onces cette année. 

Du fait de l’arrêt temporaire des mines en Afrique du Sud, au Zimbabwe et de la perturbation dans la collecte du métal recyclé, l’offre sera en baisse de 7,5%, pour une demande qui, elle, reculera de 12% à cause des fermetures des usines automobiles... Mais depuis quelques semaines, les choses s’arrangent, doucement mais sûrement. 

La banque table sur une hausse du prix de l’once de palladium à 2.500 $ d’ici à la fin de l’année, ce qui implique un potentiel de rebond de 27% comparé au cours actuel de 1.973 $ et de 32% par rapport au plus bas touché le 16 mars. Ce chiffre est toutefois inférieur au record historique de 2.883,89 $ enregistré en février pour ce métal qui entre dans le processus de fabrication des pots catalytiques des véhicules à moteur essence. 

Excédent

Ce qui soutient les prix ? La reprise des ventes de voitures en Chine. Le marché automobile profite des mesures d’incitation à l’achat mises en place par le gouvernement central. La demande en palladium de la part des constructeurs est revenue à ses niveaux pré-pandémiques. A l’inverse, le marché du platine sera dans une situation excédentaire cette année, selon les prévisions du World Platinum Investment Council (WPIC), un groupe industriel représentant les plus grands producteurs de platine. Malgré cela, les experts UBS tablent sur une hausse des cours du métal qui entre dans le processus de fabrication des pots catalytiques des véhicules à moteur diesel en raison de la reprise de la demande automobile et de la « chasse aux bonnes affaires » après des semaines mouvementées. L’once pourrait se négocier jusqu'à 850 $ d'ici la fin de l'année et 950 $ à la mi-2021, contre un cours actuel de 828 $. 

Le rhodium a également connu des variations importantes, mais, à 8.500 $ l’once, il se maintient sur des niveaux très élevés et il affiche un gain de 40% depuis le 1er janvier. Pour rappel, le rhodium est un sous-produit de l'extraction du platine ou du nickel qui profite d’une demande forte de la part du secteur automobile alors que son offre demeure limitée. 

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