Le rhodium et le palladium ont la cote

Depuis que l’or a franchi le cap des 2.000 $, force est de constater que les performances des autres métaux précieux n’intéressent plus trop les analystes financiers.... Et pourtant, en cette rentrée, le palladium est revenu à son plus-haut niveau depuis avril. Après un pic à 2.382 $ l’once le 3 septembre, les prix sont revenus autour de 2.300 $. Ce rebond tient à des chiffres encourageants en matière d’immatriculations et sur l’état des stocks. En Chine, les ventes de voitures particulières ont enregistré une hausse de 7,9 % sur un an en juillet, soit la plus forte progression depuis le début de la pandémie de Covid-19. Cela confirme le retour au travail des gens, ce qui est indéniablement une bonne nouvelle pour l’économie et la demande en palladium.

Pour rappel, le palladium trouve sa principale utilisation dans les pots d’échappement des véhicules à essence. Il reste le métal de choix pour ce type de motorisation dans un avenir proche, même s’il apparaît de plus en plus probable que le platine puisse se substituer au palladium à moyen terme.

Du côté de l’offre, les spécialistes, comme l’exploitant de mines Impala, s’attend à des pénuries d’approvisionnement en palladium cette année, ce qui devrait contribuer, là encore, à faire grimper les prix.

Le rhodium, métal de la décennie ?

Autre métal au centre de l’actualité : le rhodium. « Il pourrait être le métal de la décennie », a récemment déclaré le PDG de Northam. Selon lui, le métal, qui est l’objet d’une forte demande et se trouve en situation de pénurie (la grande majorité du rhodium provient des gisements UG2 du complexe sud-africain du Bushveld, dont certaines parties sont âgées et ont une capacité de production limitée), reste la seule solution viable pour le contrôle des oxydes d'azote. « Un monde plus propre et plus vert a besoin de métaux du groupe du platine. Nous avons besoin de ces métaux et le rhodium en particulier a les caractéristiques les plus solides », a-t-il ajouté, estimant à 72 millions le nombre de véhicules légers utilisant du rhodium et d'autres métaux du groupe du platine par an. A 13.300 $ l’once, le rhodium est aujourd'hui quasiment 7 fois plus cher que l'or.

Bien loin de ces sommets, le platine, que l’on retrouve dans les pots catalytiques des véhicules diesel, oscille autour des 900 $ l’once, mais, depuis le creux du mois de mars (à 564 $), le prix du métal a rebondi de près de 60 %, surperformant l’or. S’agit-il d’une anomalie ? Pas nécessairement. La demande de bijoux en platine reste forte et la croissance de l'offre est limitée du fait de la fermeture temporaire d’exploitations minières au plus fort de la crise de la Covid-19. La combinaison d'un risque mondial accru et de politiques monétaires ultra-accommodantes ont renforcé l'attrait pour les métaux précieux, y compris le platine.

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