Publié le 28 mars 2025

Marché du platine : vers une réduction du déficit en 2025 ?

Tandis que mars a vu jusqu’ici la situation du platine s’améliorer sur les marchés, l’année 2025, comme 2024, devrait être marquée par une demande en platine excédant l’offre. Quant à savoir dans quelles proportions, un certain nombre de paramètres rendent le pronostic encore délicat.

Le cours du platine, qui restait sur un mois de février calamiteux, s’est bien ressaisi début mars. Des 937 $ l’once où il avait sombré le 28/02, il remontait à 979 $ le 6/02, avant de remettre un nouveau coup d’accélérateur. Une solide semaine de gains conduisait en effet le platine jusqu’au prix de 1 026 $ le 17/03 et des hauteurs rarement entrevues ces six derniers mois.

Pris dans les mêmes difficultés fin février, le palladium a lui aussi connu un début de mois de mars enthousiasmant, marqué par un brillant + 5,49 % sur la seule séance du 3 mars (961 $ l’once à la clôture). Ramenée à son niveau moyen du premier trimestre 2025, l’once de palladium est restée cotée les trois semaines suivantes à des prix d’une stabilité remarquable : 955 $ le 7/03, 964 $ le 13/03 et toujours 954 $ le 20/03.

Déficit de platine : les grandes inconnues

Le mois de mars a également donné l’occasion au World Platinum Investment Council de communiquer les chiffres du déficit de platine en 2024. Résultat, la demande a dépassé l’offre de plus d’un million d’onces

C’est au cours du quatrième trimestre que l’on a vu le déficit s’accentuer. Deux raisons à cela : 

  • La quantité de métal fourni par la filière du recyclage via le retraitement des pots catalytiques a chuté. Les conséquences de la crise du COVID, et de celle des semi-constructeurs qui l’a suivie, continuent d’affecter le marché automobile et de rallonger la durée de vie des véhicules.
  • La victoire de Donald Trump et les perspectives sur sa politique étrangère et sa politique commerciale ont fortement stimulé la demande en platine chez les investisseurs

Edward Sterck, président du WPIC, table pour le moment sur une projection de 840 000 onces de déficit en 2025. Tout en admettant la difficulté à anticiper les incidences des décisions prises actuellement aux États-Unis

Les taxes imposées aux partenaires nord-américains pourraient, de fait, enchérir le prix des voitures et provoquer une contraction du marché. Ce qui causerait une baisse de la demande allant jusqu’à 97 000 onces pour le platine et 350 000 pour le palladium. À l’inverse, le choix fait par la nouvelle administration de se détourner des mobilités électriques pourrait réorienter les consommateurs vers les motorisations thermiques et hybrides, et ainsi dynamiser la demande en platinoïdes

L’UE accélère sur l’hydrogène

Il y a un autre facteur qui pourrait à terme soutenir la demande, à savoir le déploiement de l’économie de l’hydrogène. Une tendance illustrée ces derniers jours par le plan d’investissements de 4,7 milliards d’euros décidé par l’UE à destination de l’Afrique du Sud. 

L’objectif pour les Européens est de tirer parti des atouts de leur partenaire : un fort potentiel de développement d’énergies renouvelables et de gigantesques ressources minières, en platine notamment. Deux atouts qui doivent converger dans la production d’« hydrogène vert », qui pourra, sous forme d’ammoniac ou de liquide organique, être exporté à terme vers l’Europe et offrir une alternative aux hydrocarbures.  

Sujet(s) : Analyse des Cours

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