Le ratio or-platine bat un record historique

Si le palladium, on s’en souvient, avait touché le fond le 7/04, le rebond ne se sera guère fait attendre. De fait, les cours bondissaient de près de 100 $ en une semaine, pour s’établir à 979 $ le 15/04. L’once de palladium, cependant, peinait comme souvent à consolider ses gains et se stabilisait sur un plateau autour des 950 $, qui correspond à son prix moyen depuis le début de l’année.

Partie également de très bas (905 $ le 7/04), l’once de platine a connu une reprise tout aussi spectaculaire. Elle s'échangeait à 980 $ le 16/04, puis, après quelques séances sans grande évolution, poussait jusqu’à 995 $, le 28/04. En dépit d’un léger recul, le platine terminait le mois au-dessus du cours du palladium, à 969 $ le 30/04.

Or et platine : nouveau cycle en vue ?

Le 22 avril, le ratio or-platine a battu un record historique. Cet indice, qui sert à comparer la valeur des deux métaux, atteignant 3,58. Autrement dit, il fallait ce jour-là le prix de 3,58 onces de platine pour acheter une once d’or. 

Cette situation est le reflet de la conjoncture que nous connaissons depuis plusieurs années. La succession des crises et le sentiment d’incertitude qu’elles produisent ont conduit l’or, valeur refuge par excellence, vers des sommets inédits. Parallèlement, le platine, qui est certes un métal précieux, a du mal à sortir du marasme. Sa valorisation dépend étroitement de la santé du secteur automobile, la fabrication de pots catalytiques restant son principal débouché.

Ce record pourrait-il marquer un tournant ? C’est ce que Yicai Global, média économique chinois, tend à suggérer. Une enquête parmi les joailliers de Shangaï témoigne d’un regain d’intérêt pour les bijoux en argent et en platine. Les récentes fluctuations des cours de l’or ont pu en effet conduire les investisseurs à se tourner vers d’autres métaux. D’autant que, comme le rappelle Alexandra Jane Tan dans les colonnes de Silver Bullion, ces moments où le platine était sous-évalué par rapport à l’or ont souvent été le prélude à des revirements significatifs.

Faire du palladium un « métal d’avenir »

Les entreprises productrices de palladium cherchent, elles aussi, à ouvrir des perspectives. Sous la houlette de Nornickel, une rencontre avec le secteur minier sud-africain s’est tenue début avril à Johannesburg. Cet événement prend place dans un vaste programme mené par le géant russe. L’objectif étant d’accroître de 1,7 million d’onces la demande en palladium grâce au développement de nouvelles applications technologiques.

Les 100 brevets censés être déposés à l’horizon 2030 devront répondre à toute une gamme de besoins industriels : 

• amélioration des performances des piles à combustible à hydrogène ;
• substitution du palladium à l’iridium dans les diodes OLED ;
• déploiement d’alliages à base de palladium pour réduire le prix de certains composants électroniques, etc.