Publié le 4 mars 2025

Platine et palladium : les grands groupes miniers s’enfoncent dans la crise

À nouveau, en cette fin février, les cours du palladium et du platine ont fait la preuve de leurs difficultés à consolider leurs gains. Ce contexte de prix bas qui s’inscrit dans la durée est en train de mettre l’industrie extractive en grande difficulté.

Le mois de février avait pourtant bien commencé : le platine poursuivait, malgré des soubresauts, le mouvement ascendant enclenché début janvier. Déjà cotée à 1 002 $ le 3/02, l’once se hissait jusqu’à 1 048 $ le 12/02, son plus haut depuis fin octobre. Mais la tendance s’inversait alors et les séances de baisse s’enchaînaient, ramenant les cours à 986 $ le 19/02, 969 $ le 25/02 et enfin, sous la barre des 950 $, à 947 $ le 28/02.

Pour le palladium, la phase haussière s’était achevée dès le 31/01, alors que l’once clôturait à 1 071 $. Les trois semaines suivantes, les prix étaient restés sur un plateau autour des 1 000 $, avant que, à l’instar du platine, ils ne repartent à la baisse. En l’espace de six séances, l’once de palladium reculait de plus de 9 %, passant de 1 008 $ le 20/02 à 916 $ le 28/02.

Industrie minière : rien ne va plus

Ces performances médiocres ne sont pas de nature à interrompre la mauvaise passe que traverse l’industrie minière. Les grandes compagnies, qui communiquaient ces derniers jours les chiffres de leur exercice 2024, affichent une morosité unanime :

  • Impala Platinum a indiqué que ses résultats étaient fortement impactés par la chute des prix des platinoïdes. L’entreprise, qui a déjà dû se résoudre à des licenciements, ne versera pas de dividendes au compte du second semestre 2024.
  • Sur cette même période, Northam Platinum a connu une baisse de ses revenus de l’ordre de 3,1 %, quand ses bénéfices d’exploitation ont, eux, reculé de plus de 55 %
  • Anglo American Platinum, premier producteur de platine au monde, a vu son bénéfice par action régresser de 40 % sur l’année, en dépit d’un plan de licenciement massif décidé en juin dernier.
  • Norilsk Nickel, géant russe du platine, ne se porte guère mieux. La faiblesse des cours des platinoïdes, mais aussi du cuivre, a provoqué une baisse des bénéfices de 37 %. Et ce, malgré une production de platine et de palladium en hausse, de 3 % et de 1 % respectivement.

2025, année électrique ?

Est-ce que la demande en 2025 viendra soutenir les prix ? Heraeus, dans un rapport publié fin janvier, reste dans l’expectative. Le groupe technologique allemand spécialisé dans les métaux précieux prévoit – dans l’hypothèse d’un rebond des ventes de véhicules électriques – que la demande de palladium pour la production de pots catalytiques se contracte de 7 % à l’échelle européenne et se tienne en deçà du million d’onces pour la première fois depuis 2009. Le durcissement des normes d’émissions de CO2 prévu pour cette année pourrait en effet amener les constructeurs à pousser ce segment de véhicules là. 

Il n’est pas exclu, cependant, que les véhicules hybrides, dont les ventes ont bondi de 21 % l’an passé, continuent à se tailler la part du lion. Cette éventualité, couplée avec la suspension aux États-Unis des politiques de soutien à l’électrique, pourrait limiter le déclin de la demande en platine et en palladium.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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