Le platine, après avoir connu un mois et demi de baisse, et touché le fond le 15/02 en clôturant à 916 $ l’once, a finalement repris sa marche en avant. Avec, toutefois, des à-coups plutôt marqués. Si, en effet, les prix atteignaient 953 $ le 23/02, ils retombaient à 914 $ le lendemain, pour repartir aussi vite à la hausse (977 $ le 6/03). Une légère embellie, donc, qui reste à confirmer.
Pour le palladium, en revanche, les semaines se suivent et se ressemblent. Et le métal continue de dévaler la pente qu’il a commencé à emprunter il y a près de 6 mois. Encore au-dessus de la barre des 1 500 $ l’once le 21/02 (à 1 530 $), le palladium perdait 8 % durant les trois journées suivantes (1 405 $ le 24/01). Après une semaine de stabilité, trois nouvelles séances consécutives de baisse amenaient l’once, le 8/03, à 1 374 $.
L’heure de miser sur le palladium ?
Le palladium rejoint ainsi des niveaux jamais atteints depuis 2019. À tel point que la question se pose de savoir si, après les corrections considérables qu’il a subies (- 56 % en un an), il n’est pas actuellement sous-coté. Certains spécialistes, en tout cas, parient en ce sens et estiment que, à contre-courant des tendances du marché, le palladium peut à court terme représenter un investissement intéressant.
Un point de vue qui s’appuie sur trois données économiques jugées favorables. Tout d’abord, les problèmes électriques récurrents des mines sud-africaines, qui devraient grever la production mondiale dans les mois à venir. Ensuite, la perspective d’un fort rebond de l’industrie automobile, et d’une persistance de la demande en véhicules thermiques, soutenue par la crise du pouvoir d’achat et la croissance des marchés émergents. Et enfin, la limitation de plus en plus plausible des exportations russes, en réaction à la décision américaine de taxer lourdement l’aluminium russe à compter du 10 mars.
Chine : des prévisions de croissance qui pèsent sur les cours des métaux
Les nouvelles arrivant de Chine doivent-elles cependant ébranler cette confiance ? Ce qui est certain, c’est que l’espoir que le pays, ayant renoncé à sa politique zéro COVID, redevienne la locomotive d’une économie mondiale chancelante semble s’être fragilisé.
Après une année 2022 où la Chine s’est, pour la première fois, retrouvée incapable – et de très loin –, d’atteindre ses objectifs de croissance, les dirigeants ont préféré cette année tabler sur un prudent 5 %. L’heure est à la stabilisation.
Cette annonce, en date du 6 mars, n’a pas manqué d’avoir des répercussions sur le marché des métaux industriels, platinoïdes compris. Et en ce qui concerne le palladium, la Chine, qui en avait, l’an passé, importé massivement (et notamment de Russie), pourrait voir ses besoins baisser en 2023, surtout si le taux de pénétration des véhicules électriques continue de progresser.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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