2024 s’était achevée dans la morosité pour le platine, puisque les cours clôturaient le 31 décembre avec les prix les plus bas enregistrés durant le quatrième trimestre (à 910 $ l’once). Avec la nouvelle année, cependant, d’autres dynamiques s’enclenchaient. Dès le 3 janvier, le platine remontait à 948 $, puis flirtait avec la barre des 1 000 $ (à 996 $ le 10/01). La même volatilité observée maintenant depuis des mois empêchait toutefois les gains de se consolider et la tendance s’inversait à nouveau (945 $ le 15/01).
Lentement mais sûrement, le palladium a lui aussi repris du poil de la bête. Habitué pourtant à des fluctuations plus brutales, le métal a entamé une ascension en pente douce. L’once de palladium, partie d’une cotation modeste le 30/01 (901 $), a très graduellement franchi plusieurs paliers : 922 $ le 3/01, 941 $ le 13/01 et 973 $ le 15/01. Soit trois semaines de hausse quasi continue et une progression de près de 8 %.
Qui a encore peur de l’électrique ?
L’avenir du palladium et du platine est, on l’a souvent entendu, étroitement lié à l’industrie automobile et à la fabrication de pots catalytiques. Gaius King, analyste chez Janus Analytics, interroge pourtant le scénario d’une désaffection inévitable des deux platinoïdes due à l’électrification des mobilités :
- Les véhicules diesel ont des performances que les VE ne peuvent pas égaler et qui les rendent irremplaçables pour longtemps.
- Le projet porté par Donald Trump de sortie des accords de Paris affaiblit les objectifs Net Zero à l’échelle internationale.
- La montée des tensions géopolitiques et la position hégémonique de la Chine sur le marché de plusieurs matières premières indispensables à la production de VE peuvent remettre en cause la stratégie des pays lancés dans la décarbonation de leur économie.
- Si la demande associée à la joaillerie s’est brutalement contractée ces dernières années, la demande liée à l’industrie (hors automobile) et à la chimie a connu une croissance de 21 % dans la décennie écoulée. Et elle devrait égaler en volume la demande automobile d’ici 2035.
En vertu de quoi, Gaius King pronostique sur le long terme un maintien des prix du platine autour des niveaux actuels.
Déficits de platine : le palladium à la rescousse
Ses analyses n’abordent cependant pas l’économie de l’hydrogène et les besoins en platine qu’elle générera. Et c’est justement sur les potentialités de ce nouveau débouché que se penche le dernier rapport du WPIC.
Il y est question d’un creusement du déficit en platine au moins jusqu’en 2027 et dans le même temps d’un décollage de la demande liée à l’hydrogène. Le palladium, quant à lui, devrait entrer dans une phase de surplus en 2025, ce qui pourrait amener une inversion du processus de substitution du palladium par le platine.
Or on le sait, ce mouvement est déterminé par les temporalités de l’industrie et présente une forte inertie. Mais ce sont plus de 350 000 onces de palladium supplémentaires qui pourraient être mobilisées par le secteur automobile dès 2027. Un transfert qui, mécaniquement, augmenterait les stocks de platine disponible pour l’industrie de l’hydrogène.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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