Le platine a démarré l’année sur la pente ascendante. Après s’être stabilisé au cours de la seconde quinzaine de janvier au-dessus des 950 $ l’once, il a terminé le mois sur une poussée énergique, avec une hausse de presque 9 %, et est passé de 959 $ le 28/01 à 1 043 $ trois jours plus tard. En se maintenant à de tels niveaux – encore 1 022 $ le 6/02 –, l’once de platine retrouve des prix qu’elle n’avait plus connus depuis la fin d’octobre 2024.
Des évolutions positives sont également à noter pour le palladium. Avec certes une plus grande volatilité, les cours du palladium ont suivi un mouvement haussier durant le premier mois de l’année. Les pertes de décembre ont ainsi été compensées peu à peu ; en franchissant la barre des 950 $ (à 972 $ le 15/01), puis celle des 1 000 $ (à 1 004 $ le 22/01). À l’instar du platine, l’once de palladium a connu un net regain fin janvier pour atteindre les 1 071 $ le 31/01. S’en est suivi un contrecoup marqué, qui l’a ramenée, le 6/01, à 993 $.
Protectionnisme et inflation
Ces chiffres suggèrent que, pour l’heure, la prise de fonction de Donald Trump et les premières décisions de son second mandat n’ont guère eu d’influence sur le marché des platinoïdes. Pourtant, dans un long rapport publié le 3 février, le World Platinum Investment Council s’attend à un impact négatif à court terme.
D’une part, en effet, les orientations protectionnistes et la hausse substantielle des tarifs douaniers vont relancer l’inflation. Avec pour conséquence un infléchissement de la trajectoire de baisse des taux d’intérêt de la Fed et un renforcement du dollar. Or on sait que plus le dollar est fort, plus il s’impose comme valeur refuge, au détriment des métaux précieux.
Cette inflation, d’autre part, va réduire le pouvoir d’achat de la population américaine, et par ricochet affecter la demande en platine et palladium associée aux secteurs de l’automobile et de la joaillerie. Sachant que l’Amérique du Nord compte pour 15 % de la demande automobile globale et pour 25 % de la production de bijoux.
Vers une demande en berne
À travers cette politique douanière, l’administration Trump affiche l’ambition de revitaliser la production d’automobiles made in USA. Or cette industrie présente un haut degré d’intégration à l’échelle du continent nord-américain : les deux voisins, le Mexique et le Canada – ceux-là mêmes qui vont subir 25 % de taxes à l’exportation – fournissent 50 % des pièces détachées qui entrent dans la fabrication des voitures américaines.
Les États-Unis, en outre, bien que disposant de sites d’extraction, restent des importateurs nets en platine et un palladium. Les mines de Stillwater, dans le Montana (qui tournent actuellement, conséquence des prix bas, à 40 % de leur capacité), et le secteur du recyclage qui récupère le métal présent dans les pots catalytiques ne pourront répondre aux besoins. Pour toutes ces raisons, le WPIC anticipe une baisse de la demande globale en platine et en palladium, respectivement de 1 et 4 %.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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