Publié le 10 janv. 2024

Platine et palladium : bilan d’une année difficile

Malgré un mois de décembre positif, l’année écoulée restera, après les records de 2022, comme un mauvais millésime pour le platine et le palladium. Il y a à cela des causes profondes et qui poussent à envisager l’avenir avec prudence.

C’est surtout le platine qui a terminé 2023 sur une bonne note. Les deux dernières semaines de décembre ont connu en effet un mouvement de hausse soutenu. Cotée le 18/12 à son plus haut niveau depuis début septembre (955 $), l’once de platine s’est encore appréciée : 966 $ le 22/12 et jusqu’à 999 $ le 28/12. Établissant ainsi in extremis un nouveau record pour le second semestre. La tendance s’infléchissait ensuite, puisque dans les premiers jours de 2024 le prix du platine reculait de près de 5 % (950 $ le 5/01).

Pour le palladium, décembre aura certes été un mois positif, mais avec quelques réserves. Car malgré une ascension fulgurante, qui a vu le cours culminer à 1 230 $ le 19/12, les gains se sont rapidement dissipés. L’once de palladium est redescendue à 1 155 $ le 27/12, puis à 1 080 $ le 2/01. Elle flirtait, le 5/01, à nouveau avec la barre des 1 000 $ (à 1 031 $).

L’heure des bilans

En 2023, les deux platinoïdes comptent, avec le nickel, parmi les métaux qui ont le plus souffert. Le platine a perdu 6 % de sa valeur sur l’année, alors que le palladium est retombé à des niveaux que l’on n’avait plus vus depuis 2018.

La principale raison à cela est leur forte dépendance à l’égard de la construction automobile. Massivement employés dans la production de pots catalytiques pour réduire les émissions polluantes, le platine et le palladium subissent de plein fouet l’électrification. D’autant que les métaux industriels sont, en règle générale, particulièrement vulnérables dans un environnement économique tel que nous l’avons connu : hausse des taux d’intérêt, dollar fort et perspectives de croissance moroses.    

Mais si l’Europe et les États-Unis parviennent à éviter la récession, et que l’on observe un tassement de l’inflation et un abaissement des taux d’intérêt, alors la situation en 2024 pourrait sensiblement s’arranger. Cependant, compte tenu du problème persistant de la demande, les prévisions restent très réservées. D’après le groupe allemand Heraeus, le platine devrait se maintenir cette année entre 800 et 1 100 $. Quant au palladium, Bank of America le voit encore céder du terrain, pour s’échanger en moyenne autour des 750 $.

Les géants miniers investissent dans le recyclage

Un autre mouvement de fond, en tout cas, devrait continuer à marquer cette année, à savoir l’intérêt des grandes compagnies minières pour la filière du recyclage

Après les énormes investissements annoncés par Rio Tinto, c’est Sibanye-Stillwater qui se prépare à faire l’acquisition de Reldan, une entreprise de Pennsylvanie spécialisée dans le recyclage des métaux précieux. Cela permettrait au groupe de mettre sur le marché entre 400 000 et 450 000 onces de platine, palladium et rhodium chaque année.

Avec à cela un double intérêt. Puisqu’il s’agit, d’une part, de réduire l’empreinte carbone du groupe, dont les activités extractives génèrent beaucoup d’émissions. Et d’autre part, de prendre pied dans une filière en pleine expansion.

Sujet(s) : Mécénat

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