Le platine a confirmé les résultats prometteurs entrevus au début du mois. Déjà repassée au-dessus des 1 000 $ le 10/05, l’once de platine a continué sa progression les jours qui ont suivi. Elle a atteint les 1 044 $ le 14/05, puis s’est hissée jusqu’au prix de 1 090 $ le 17/05. Des niveaux qu’elle n’avait plus côtoyés depuis la fin d’avril 2023. Le platine a cédé ensuite une partie de ses gains (1 030 $ le 23/05) et s’est stabilisé autour des 1 050 $ (1 044 $ le 31/05).
Le palladium a également suivi une courbe ascendante au cours des premières semaines du mois : 956 $ le 8/05, 1 015 $ le 15/05 et 1 031 $ le 20/05. L’once de palladium s’est un peu essoufflée par la suite et termine le mois aux mêmes prix qu’elle l’avait commencé (957 $ le 31/05).
Pas d’embellie en vue pour 2024
Les deux platinoïdes ont clairement, sur la période, bénéficié des performances extraordinaires de l’or. Le métal jaune a tiré parti d’une conjoncture qui lui est extrêmement favorable : baisse attendue des taux d’intérêts américains, mesures de relance mises en œuvre en Chine et fortes tensions géopolitiques.
Pour la suite, les pronostics sont moins euphoriques. Dans son rapport 2024 sur les platinoïdes, le cabinet de conseil Metals Focus dessine les tendances pour la fin de l’année. Le platine, d'après eux, devrait se maintenir au niveau des cours actuels, et terminer l’année aux alentours des 960 $ l’once. Largement employé dans la fabrication de pots catalytiques, il devrait pouvoir compter sur le succès des véhicules hybrides. La demande industrielle, quant à elle, diminuerait de 15 %. Pour le palladium, les mois à venir s’annoncent plus difficiles. Les prix, en effet, devraient décliner de 23 % par rapport à 2023 et s’établir autour des 1 030 $.
Nornickel : une réorganisation toujours en cours
Cette baisse des prix n’est pas pour faire les affaires du géant minier russe Nornickel, qui a lui seul compte pour 41 % de la production mondiale de palladium. Depuis le commencement du conflit en Ukraine, les puissances occidentales n’ont pas fait le choix de sanctionner directement le groupe sibérien. Mais tout un ensemble de facteurs (sanctions contre les raffineurs, problèmes d’accès aux équipements importés, boycott de la part de clients étrangers, etc.) ont pesé sur l’activité de Nornickel.
D’où, ces derniers jours, la proposition faite par ses dirigeants de ne pas verser de dividendes au titre de l’année 2023 afin de consolider la situation financière de l’entreprise. Les deux années écoulées, en effet, auront exigé un effort colossal de redéploiement des activités en direction de ses partenaires asiatiques. Un mouvement toujours en cours, puisque Reuters annonçait le 23/05 le lancement d’un projet de construction d’une nouvelle raffinerie de platinoïdes sur le territoire de Bahreïn.
Sujet(s) : Analyse des Cours
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