Publié le 2 nov. 2023

Platine et palladium : face à l’électrification du parc automobile

Léger mieux pour le platine, et débâcle pour le palladium : voilà en bref les tendances du mois d’octobre. Pour la suite, les avis divergent. Mais on peut craindre que les deux platinoïdes, dont les débouchés sont fortement liés aux véhicules thermiques, pâtissent à l’avenir de la diffusion des véhicules électriques.

Le platine se trouvait depuis la fin du mois d’août dans une dynamique baissière qui s’est finalement interrompue. L’once de platine, passée par son prix le plus bas de l’année le 6/10 (à 858 $), est parvenue à rebondir. Dès la semaine suivante, elle reprenait en effet près de 4 % (891 $, le 12/10), puis connaissait des mouvements assez chaotiques. Le platine réussissait cependant à consolider ses gains pour terminer au-delà des 900 $ (908 $ le 28/10).

Rien ne va plus, par contre, pour le palladium qui n’en finit pas de chuter. Alors que, de juillet à septembre, l’once de palladium était presque stabilisée, octobre a vu ses résultats repartir à la baisse. Déjà passée sous les 1 200 $ en début de mois, elle perdait encore du terrain : 1 139 $ le 9/10, puis 1 103 $ le 20/10. Au total, le recul sur un mois s’élève à plus de 11,7 %.

Palladium : une lueur d’espoir à l’horizon ?

Le palladium se trouve-t-il entraîné vers un déclin irrémédiable? Pas forcément, répond le WPIC (World Platinum Investment Council). Et de proposer leur scénario pour les années à venir

D’une part, les fournitures en platine devraient être déficitaires à partir de 2023, alors que les besoins en direction des technologies de l’hydrogène ne vont cesser d’augmenter. D’autre part, ils annoncent des surplus de palladium à compter de 2025, qui logiquement tireront encore un peu plus les prix vers le bas. 

Platine et palladium possèdent des propriétés similaires, qui leur permettent d’être employés dans la fabrication de pots catalytiques, afin d’éviter l’émission de particules polluantes. Pour une question de prix et de facilité d’approvisionnement, le platine a largement remplacé le palladium pour cet usage. Mais les membres du WPIC suggèrent que ce mouvement de substitution pourrait commencer à s’inverser dès 2025.

Le spectre de l’électrification

Un scénario qui repose en tout cas sur l’hypothèse d’une demande soutenue en véhicules thermiques — ce que rien ne garantit vraiment. Le marché des voitures électriques s’est développé à une vitesse qui n’avait pas été anticipée. Les obstacles en termes de prix d’achat, d’autonomie et d’infrastructures de recharge sont largement surmontés, ce qui devrait progressivement conduire à l’abandon des voitures hybrides. Or ces derniers, équipés de moteurs thermiques et donc de pots catalytiques, ont, pendant un temps, limité l’impact de ce tournant technologique sur le recours aux platinoïdes. 

Mais à l’heure où la Chine est en train de se tailler la part du lion avec des voitures électriques bon marché, les autres pays vont être amenés à investir plus massivement encore pour soutenir leurs propres industries, accélérant davantage l’électrification du parc. Et quand on sait que près de trois quarts de la demande en platine et en palladium est liée à la production aux pots catalytiques, il y a fort à parier que cette évolution soit de plus en plus reflétée par les marchés.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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