Publié le 23 nov. 2023

Platine et palladium : la transition énergétique et ses incertitudes

Les choses ne s’arrangent pas pour le platine et le palladium, dont les prix continuent de baisser. Cette tendance a pour effet de freiner les investissements et pourrait, à terme, affecter les projets de transition énergétique.

Nouveau record négatif pour le platine en ce mois de novembre. Après des premiers jours encourageants (925 $ le 1er et 932 $ le 6/11), l’once a plongé durement, essuyant un cinglant –8,5 % en l’espace de cinq séances. Coté à 849 $ le 13/11, le platine enregistre ainsi ses plus mauvais résultats de 2023. Les choses, ensuite, se sont légèrement améliorées, puisque la barre des 900 $ a été de nouveau repassée (906 $ le 17/11).

Le palladium a subi la même chute brutale, dévissant de 1121 $ le 3/11 à 967 $ le 10/11. Voilà cinq ans qu’il ne s’était pas échangé en dessous des 1 000 $. Avec des pertes s’élevant à 45 % depuis janvier, l’once de palladium est ainsi bien partie pour connaître sa pire année depuis 2008. Dans un contexte qui demeure très défavorable, la reprise modérée qui a suivi (1021 $ le 14/11, 1058 $ le 17/11) reste anecdotique.

Industrie minière : arrière toute !

Or ces prix dramatiquement bas ont une incidence directe sur l’industrie minière. Les grandes compagnies qui extraient le platine avaient certes préparé le terrain depuis quelques semaines. Mais voici l’heure venue des mesures d’austérité : 

  • Sibanye-Stillwater a annoncé la fermeture de quatre puits, mettant en péril plus de 4 000 emplois.
  • Les entreprises zimbabwéennes ont demandé au gouvernement de repousser la mise en application d’une taxe sur les exportations.
  • Tharisa Plc a décidé de reporter à juin 2025 la mise en service de la mine de Karo (Zimbabwe).
  • Impala Platinum a lancé un vaste plan de départs volontaires en vue de réduire ses effectifs. 

Un avenir assombri par les prix bas

Réduire la voilure pour rester rentable, cette attitude de bon sens a toutefois de lourdes conséquences

Nous avons en effet d’un côté le secteur des platinoïdes qui, dans l’immédiat, souffre de l’électrification des mobilités : la fabrication de pots catalytiques représente le principal débouché du platine et du palladium. D’un autre, nous avons, portées par les pays industrialisés, des ambitions de décarbonation qui, pour se concrétiser, vont requérir d’énormes quantités de ces métaux critiques, notamment le platine. Et entre ces deux réalités, une quasi inextricable question de timing.

Car une baisse des investissements aujourd’hui a forcément des effets à long terme : il faut des milliards de dollars et des années, voire des décennies, pour lancer l’exploitation de nouvelles mines. Donc si, comme c’est le cas actuellement, les prix sont trop bas, alors la production ralentit durablement. Du coup, lorsque la demande augmentera, les volumes seront insuffisants. Le spectre de tels déficits d’approvisionnement est déjà évoqué pour le cuivre, utilisé en particulier dans la production de voitures électriques et de panneaux solaires. 

Sujet(s) : Analyse des Cours

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