Publié le 8 nov. 2022

Platine et palladium : des prévisions en demi-teinte

Alors que les deux métaux ont connu dernièrement des fortunes diverses, les projections à moyen terme continuent d’être tiraillées entre deux perspectives : aggravation de la récession mondiale d’un côté, et déploiement de nouvelles technologies friandes de palladium et de platine de l’autre.

Au cours des dernières semaines, l’once de platine a enregistré une légère progression. S’échangeant à 897 $ le 17/10, elle grimpait jusqu’à 922 $ le 21. Une nouvelle journée de hausse l’amenait à 968 $ le 27. Elle se stabilisait ensuite autour de 940 $, retrouvant son plus haut niveau depuis le début du mois d’août.

Le cours du palladium, lui, n’a pas suivi la même trajectoire. Son long dévissage, entamé le 4 octobre dernier alors que l’once était cotée à 2 349 $, se poursuit. Le métal clôturait à 1 994 $ le 14/10, à 1 930 $ le 25, puis à 1 883 $ le 1er novembre. Dans un contexte d’affermissement du dollar, la chute s’accusait encore le 3 novembre avec une once à son plus bas niveau depuis le mois de juin (1 804 $).

Du platine sous le capot

D’après un rapport du WPIC (World Platinum Investment Council), la demande en platine pour les véhicules électriques à piles à combustible (FCEV), qui fonctionnent à l’hydrogène, pourrait bientôt égaler celle des véhicules thermiques. D’après leurs prévisions, c’est dès 2033 que ces nouveaux débouchés pourraient atteindre les trois millions d’onces, l’équivalent de ce que mobilise actuellement la production annuelle de pots catalytiques.

Ici comme ailleurs, ce sont les Chinois qui se posent comme leaders, avec notamment le lancement, par le constructeur Chang’an, de la Shenlan, première voiture FCEV.

De façon plus générale, les producteurs de platinoïdes se présentent volontiers comme des acteurs clés de la transition énergétique. Ils mettent pour cela en avant les applications industrielles qui doivent contribuer à la diffusion de modes de transport décarbonés, à la conception de composants électroniques moins énergivores ou encore à la production de batteries à la durée de vie étendue.

Pas d’emballement pour 2023

Des perspectives dont il faut, toutefois, relativiser l’impact à moyen terme.

En ce début de mois de novembre, l’agence Reuters a en effet rendu publics les résultats d’un sondage mené auprès de 27 analystes spécialisés dans le marché des platinoïdes. Il en ressort que, d’après leurs anticipations, les cours devraient se montrer plutôt stables en 2023.

La raison en est que la crise persistante de l’industrie automobile (première consommatrice à travers la production de pots catalytiques) et la récession que connaît l’économie mondiale ne devraient guère stimuler la demande.

Le platine devrait toutefois s’apprécier légèrement avec une moyenne à 970 $ l’once sur 2023, tandis que sur la même période le palladium devrait rester proche de sa valeur actuelle, à 2 037,5 $.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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