Publié le 19 sept. 2023

Platine : vers un déficit record en 2023

En ce mois de septembre, le palladium, qui possède moins de débouchés industriels, continue de perdre du terrain. Pour le platine, la situation est plus paradoxale, puisqu’une demande vigoureuse prépare pour 2023 un déficit record. Sans cependant que cela ne se traduise encore sur les marchés.

Depuis début juillet, le cours du palladium a enrayé sa dégringolade. Mais malgré cette stabilisation autour des 1 250 $ l’once, la tendance reste à la baisse et marquée par de nouveaux records. Cela a été le cas avec ce mauvais début de mois de septembre, durant lequel l’once, cotée à 1 252 $ le 29/08, a dévissé pour passer sous la barre des 1 200 $ (à 1 199 $ le 8/09) – une première depuis décembre 2018. Le rebond observé la semaine suivante (1 258 $) laisse les prix à des niveaux particulièrement bas.

À l’instar de l’or, l’once de platine avait quant à elle terminé le mois d’août en trombe. Prenant 10,2 % en l’espace de deux semaines, elle avait atteint son meilleur résultat du trimestre le 29/08 à 983 $ l’once. Le cours du platine a ensuite connu une brutale inversion de tendance. Six séances de baisse consécutives le ramenant à 903 $ le 12/09.

Une production de platine en stagnation

Le platine devrait toutefois bientôt sortir de cette morosité. Le WPIC (World Platinum Investment Council) vient en effet de publier son rapport trimestriel et annonce un déficit record pour 2023, estimé à un million d’onces. La faiblesse de la production est en cause, dépassant à peine les résultats 2022. Et on sait à quel point les difficultés du secteur minier sud-africain (75 % du platine mondial) pèsent dans la balance.

Les fournitures en platine issues du recyclage sont, elles aussi, en recul (–12 % au second quadrimestre). La pénurie de semi-conducteurs, qui a, suite au COVID, limité les achats de véhicules neufs, a par ricochet poussé les consommateurs à rallonger la durée de vie de leur voiture. Cela a réduit, in fine, le nombre de pots catalytiques disponibles pour le recyclage.

La demande au rendez-vous

En parallèle, la demande globale en platine devrait connaître sur l’année un regain remarquable, à +27 %. Les besoins de l’industrie automobile, qui l’emploie dans la fabrication de pots catalytiques, expliquent en bonne partie cette hausse. La production est repartie plus fortement qu’attendu et la substitution du platine au palladium va en s’accélérant. Dans le même temps, le durcissement des normes antipollution amène à mobiliser une quantité plus importante de platine pour chaque véhicule

Ces trois tendances devraient continuer à soutenir la demande en 2024. 

Conséquence de tout cela, les stocks disponibles « à la surface » ne devraient pas dépasser, à la fin de l’année, le volume de platine que l’industrie mondiale consomme en six semaines. Cette situation de tension sur les approvisionnements ne se reflète pas pour le moment dans les prix du marché — mais cela ne saurait sans doute tarder.

Sujet(s) : Analyse des Cours

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