Publié le 10 janv. 2023

Ruée vers le platine

Le passage à la nouvelle année n’a pas foncièrement changé la donne. Les deux platinoïdes continuent à suivre des trajectoires distinctes, radieuse pour le platine, morose pour le palladium. Et la tendance ne devrait pas s’inverser à moyen terme : c’est le platine qui est au cœur des convoitises pour développer les technologies de l’hydrogène.

Le platine, en effet, n’a pas interrompu sa remontée vers les sommets, engagée à la fin de l’été dernier. Coté à 989 $ l’once le 19 décembre, puis à 988 $ le 22, il terminait l’année en reprenant sa progression le 30 à 1 066 $ et clôturait à 1 091 $ le 6 janvier. Avec une hausse spectaculaire de plus de 30 % au cours des quatre derniers mois, le platine retrouve des niveaux très élevés, comparables à ceux de mars, au moment de l’éclatement du conflit russo-ukrainien.

Rien de tel pour le palladium. Certes, l’once, qui avait touché le fond le 19 décembre, à 1 673 $, a stoppé sa dégringolade. Et les semaines suivantes ont été marquées par des prix fluctuants : 1 735 $ le 20, 1 683 $ le 22, puis 1 820 $ le 29, et 1 808 $ le 6 janvier. Mais malgré cette légère embellie, le palladium demeure toujours à son plus bas depuis fin 2021.

Le palladium condamné à rester à quai ?

Une des explications à cet écart entre les deux métaux réside dans les perspectives ouvertes par ce que d’aucuns appellent la « révolution de l’hydrogène vert ».

Le platine, en effet, est considéré comme une ressource clé dans le déploiement de ces innovations. Le procédé le plus prometteur est l’utilisation de piles à combustible à membrane échangeuse de protons (PEM). Celles-ci requièrent, dans les conditions actuelles, 35 % de platine et 65 % d’iridium, un autre platinoïde.

Cette technologie est présente à la fois dans les batteries des véhicules électriques et dans les futurs véhicules à hydrogène (à court terme, principalement dans le secteur des camions lourds). Si bien que, dans les années à venir, le platine devrait être au cœur de la transition : en continuant d’un côté d’être sollicité dans la fabrication des pots catalytiques ; et de l’autre, être toujours plus impliqué dans la production de véhicules à hydrogène, dix fois plus gourmands en platine que les véhicules thermiques.

Le palladium, quant à lui, devrait être tenu à l’écart de ces grandes mutations, alors que son prix plus élevé pousse déjà les industriels à lui substituer, quand cela est possible, le platine.   

Des signes qui ne trompent pas

Plusieurs événements ont eu lieu au cours de l’année écoulée qui témoignent du fait qu’un mouvement de grande ampleur est déjà à l’œuvre.

En juin, Joe Biden a ressuscité la Loi sur la production de défense de 1950 pour mobiliser toute l’économie américaine dans le développement de technologies productrices d’énergie décarbonée. Au rang desquelles figuraient les piles à combustible s’appuyant sur les platinoïdes.

En septembre, c’est la Commission européenne qui annonçait la création d’une Banque publique de l’hydrogène, dotée d’un budget initial de trois milliards d’euros. Son objectif est de pallier le déficit d’investissement qui freine pour l’instant le décollage du secteur.

Au même moment était lancé à Shanghai le projet de Lin-Gang Platinum and Precious Metals Centre (PPMC). L’institution, qui vise à stimuler l’industrie des platinoïdes en Chine, a d’ores et déjà passé des accords avec les plus grands groupes miniers mondiaux, ainsi qu’avec le World Platinum Investment Council (WPIC).

La guerre pour le platine aura bien lieu !

Sujet(s) : Mécénat

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