Une route semée d’embûches

Variant Delta, pénurie de semi-conducteurs... Il y a quelques obstacles sur la route de la hausse des cours du platine et du palladium. Le prix de ce dernier, que l’on retrouve dans les pots catalytiques des véhicules à moteur essence, vient d’accuser quatre mois consécutifs de repli, pour revenir sur les 2.200 $ l’once alors qu’il avait atteint un plus-haut à plus de 3.000 $ en mai. Désormais, il est à son plus bas niveau en plus d’un an. Dans le même temps, l’once de platine, utilisé dans les pots catalytiques des véhicules diesel, a basculé sous le seuil symbolique des 1.000 $, à 986 $. Elle a perdu 27% de sa valeur par rapport à son sommet de 1.349 $ en février.

Combinaison

La baisse de la production automobile, dont la presse se fait régulièrement l’écho, plombe les cours des platinoïdes. Selon IHS Markit, la production automobile mondiale pourrait être amputée de 7,1 millions de véhicules cette année, du fait des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement en réaction aux perturbations provoquées par la hausse des cas de Covid-19, notamment en Asie du sud-est. Le japonais Toyota a sabré dans son objectif annuel de production, l'allemand Volkswagen s'est montré prudent en matière de prévisions et le franco-italien Stellantis a fermé temporairement certaines de ses usines. Le World Platinum Investment Council (WPIC), un groupement qui représente les plus grands producteurs de platine, a confirmé les craintes du marché sur la baisse de la demande mondiale.

Alors que la demande est à la peine, l’offre en provenance des mines sud-africaines augmente (après quelques couacs en début d’année)... Une mauvaise combinaison. À court terme, les prix du platine comme ceux du palladium devraient rester volatils, mais les analystes tablent sur une amélioration progressive des fondamentaux, en particulier pour le platine, qui va devenir une alternative de plus en plus crédible au palladium dans les autocatalyseurs des voitures à essence en 2022. Cela « va soutenir le cours du métal blanc en direction des 1.200 $ l’once au cours des douze prochains mois », pronostique la banque suisse UBS. Le prix du palladium, lui, est attendu aux alentours de 2.500 $ d’ici la fin de l’année, ce qui implique une hausse par rapport au niveau actuel.

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